Action – réaction
L’intention de cette intervention était le gain de lumière et le dégagement de la vue, et pourtant, les années suivantes, la couronne de l’arbre sera beaucoup plus dense et volumineuse qu’auparavant. Des coûts pour des entretiens supplémentaires seront alors nécessaires. Et c’est le début d’un cercle vicieux…Comment est-ce que cette spirale se termine ? Mal.
Un jour, l’arbre, épuisé par cet acharnement insensé, abandonne le combat. L’arbre n’ayant pas réussi à compartimenter ces coupes de gros diamètres, les champignons, maladies et parasites ont pu coloniser ces zones sensibles. Altération et pourriture du bois, apparition de cavité, perte d’énergie, dépérissement de la couronne… Petit à petit, l’arbre se meurt…
Un jour, de nouveaux coûts seront nécessaires afin de procéder à son abattage et son remplacement, car l’arbre devient trop dangereux et risque de tomber…
Mais cette dangerosité est entièrement due aux mauvaises pratiques humaines…
Pour éviter les futurs massacres je vous propose la lecture du livre : “La taille des arbres d’ornement”
Solution ?
Le propriétaire saura-t-il apprendre de ses erreurs? Est-ce vraiment la faute du propriétaire? Fera-t-il dorénavant appel à un spécialiste en soins aux arbres et non pas à un simple amateur ? Toutes ces questions restent en suspens…
Cela dit, j’avais abordé la thématique des arboristes grimpeurs (mon métier d’origine) dans un article précédent. Si vous ne l’avez pas lu, je pense qu’il vous aidera à mieux comprendre la problématique. Mais aussi les règles à respecter lorsque l’on souhaite soigner un arbre.
La taille architecturée des arbres
Temps de lecture : 7 minutes
Introduction à la taille architecturée
L’arbre d’ornement a été sorti de son milieu naturel, l’homme se l’est approprié pour les multiples agréments qu’il fournit. Les situations dans lesquelles il est planté ne sont pas toujours idéales pour lui. A cause des cibles avoisinantes (mobilière ou immobilière), son volume, l’emprise de la couronne doivent quelques fois être contrôlés et maintenus. C’est là que la taille de l’arbre en forme dite architecturée entre en jeu.
Le plus souvent, ces arbres se trouvent en milieu urbain où l’espace est restreint (avenue, quai, etc.). Dans les jardins, cela permet de former des arbres à des fins de parasol par exemple, ou de faire écran face à une contrainte visuelle (voisinage, route, etc.)
Ces tailles architecturées offrent l’avantage de maitriser parfaitement le volume des couronnes. Un autre aspect positif de ce type de taille est le côté esthétique et notamment lors d’ensemble ou alignement. En revanche, malheureusement, la silhouette de l’arbre va perdre la spécificité de l’espèce. Elle sera massive et compacte lorsque l’arbre sera en feuilles. L’automne puis l’hiver laisseront apparaître la structure des charpentières et des branches.
Les mauvaises pratiques
Visant à développer leurs couronnes le plus généreusement possible, selon les caractéristiques de leurs espèces, les arbres, plus grands êtres vivants de la planète, ne se soucient guère des envies de leurs propriétaires.
De nombreuses personnes croient qu’il est nécessaire de réduire fortement la couronne d’un arbre pour, par exemple, obtenir de la lumière. Il n’en est rien !
Au contraire, plus la taille est forte, plus les diamètres de branches coupées sont grands, plus l’intervention sera négative pour la santé de l’arbre. En effet, les fortes tailles et autres étêtages ne présentent que des inconvénients.
Alors oui, la différence après cette intervention drastique se fera remarquer, et de loin! Mais l’arbre, lui, stressé par cette mutilation, va réagir vigoureusement durant les années suivantes. De nombreuses réitérations vont se développer rapidement le long des branches charpentières et proche des coupes afin de faire pousser de nouvelles feuilles. Suivant les essences et la vitalité, ces réitérations pourront atteindre jusqu’à 1 m de long la première année.
Questions
Trouvez-vous cela beau? Cette espèce de portemanteau dénudé de toutes branches? Ces jeunes branches se croisant, se frottant les unes aux autres comme si l’on avait commencé une partie de Mikado géant ? Cet aspect touffu et compact, rendant l’ensemble du houppier désormais déstructuré, dense et perdant toutes ses caractéristiques naturelles?
Action – réaction
L’intention de cette intervention était le gain de lumière et le dégagement de la vue, et pourtant, les années suivantes, la couronne de l’arbre sera beaucoup plus dense et volumineuse qu’auparavant. Des coûts pour des entretiens supplémentaires seront alors nécessaires. Et c’est le début d’un cercle vicieux…Comment est-ce que cette spirale se termine ? Mal.
Un jour, l’arbre, épuisé par cet acharnement insensé, abandonne le combat. L’arbre n’ayant pas réussi à compartimenter ces coupes de gros diamètres, les champignons, maladies et parasites ont pu coloniser ces zones sensibles. Altération et pourriture du bois, apparition de cavité, perte d’énergie, dépérissement de la couronne… Petit à petit, l’arbre se meurt…
Un jour, de nouveaux coûts seront nécessaires afin de procéder à son abattage et son remplacement, car l’arbre devient trop dangereux et risque de tomber…
Mais cette dangerosité est entièrement due aux mauvaises pratiques humaines…
Pour éviter les futurs massacres je vous propose la lecture du livre : “La taille des arbres d’ornement”
Solution ?
Le propriétaire saura-t-il apprendre de ses erreurs? Est-ce vraiment la faute du propriétaire? Fera-t-il dorénavant appel à un spécialiste en soins aux arbres et non pas à un simple amateur ? Toutes ces questions restent en suspens…
Cela dit, j’avais abordé la thématique des arboristes grimpeurs (mon métier d’origine) dans un article précédent. Si vous ne l’avez pas lu, je pense qu’il vous aidera à mieux comprendre la problématique. Mais aussi les règles à respecter lorsque l’on souhaite soigner un arbre.
En ce qui concerne la lutte contre ces pratiquants destructeurs d’arbres, c’est une autre histoire; il s’agit là d’un combat de plusieurs vies, que tous les amis des arbres, que je salue ici, ont entrepris à leur échelle respective.
Il faut différencier deux types d’arbres d’ornement, ceux auxquels l’on donne une forme donnée, dite architecturée, c’est le cas des platanes en parasols, et autres arbres d’avenue maintenus dans un volume strict, et les arbres à forme dite semi-libre.
Nous avons décortiqué les différentes tailles semi-libres ici, aujourd’hui attaquons-nous aux tailles architecturées !
Taille architecturée : en tête de chat
Parmi les différents modes de taille, le plus répandu dans nos régions, est la taille sur « tête de chat » ou « tête de saule ». Cette taille se pratique en hiver, annuellement, voire tous les deux ans. Tous les jeunes rameaux sont rabattus jusqu’à la branche porteuse. Ces tailles répétées engendrent un renflement devenant de plus en plus volumineux qu’on appelle « tête de chat » ou « tête de saule ».
Avantage
Ce mode de taille a l’avantage de maintenir strictement le volume et la forme des arbres et est très simple à exécuter.
Conseil
Lors de la coupe, on approchera la lame de scie ou du sécateur le plus proche possible de la tête, sans laisser un chicot de quelques centimètres, mais sans entrer ni blesser la branche charpentière, « la tête ». Bien acceptée par plusieurs essences, telles que le platane ou le tilleul, la taille sur tête de chat présente l’inconvénient de donner des formes parfois étranges aux arbres, spécialement visibles durant la période hivernale.
Attention !
Une fois formées, il est particulièrement déconseillé de couper des « têtes » sous peine d’occasionner des blessures que l’arbre aura beaucoup de peine à compartimenter. Pour des raisons esthétiques et afin que l’arbre soit plus vite habillé de feuilles au printemps, il est possible de garder 3-4 branches horizontales de faible vitalité par tête. Ces branches seront supprimées l’année suivante et remplacées par de jeunes rameaux de l’année.
Règle primordiale
Pour donner une forme architecturée stricte à un arbre, il faut intervenir dès son plus jeune âge et de façon répétée.
Ces arbres sont, dès leur plus jeune âge, taillés régulièrement dans le but de leur donner une forme et un volume voulus. Ils sont prédestinés à cet entretien et aux fonctions que leur donne l’Homme. Mais, si l’entretien est fait de façon correcte, en termes de diamètre de coupe, de saisonnalité et de régularité de la taille, l’arbre s’accoutume à ce traitement et le supporte. Ces interventions fréquentes engendrent un coût d’entretien assez faible puisque rapide, mais récurrent.
Taille architecturée : sur prolongement
Un autre mode de taille permettant de contenir le volume des arbres est la taille dite à « l’anglaise ». Dans ce cas, les branches sont raccourcies en coupant toujours sur une sous branche appelée également prolongement. Afin que cette coupe soit bien supportée par l’arbre, trois règles sont à respecter :
Avantage
Cette taille a l’avantage de laisser une forme relativement naturelle à l’arbre.
Inconvénient
Elle est en revanche plus difficile à exécutée et demande plus de sensibilité de la part du practicien que la taille sur tête de chat.
Citons encore un troisième mode de taille architecturée :
La taille architecturée : en rideau
Très répandue en France, elle est plus rare chez nous. Ce mode de taille peut être assimilé à une coupe de haie. Chaque été, les jeunes pousses sont taillées à la cisaille donnant aux alignements un aspect rectiligne pouvant être intéressant dans certaines réalisations d’aménagements extérieurs architecturaux.
Le résumé : la taille architecturée
Besoin d’informations ou d’aide ?
Le blog L’arbre m’a dit… vous propose d’entrer en contact avec l’entreprise spécialisée Woodtli+Leuba SA. Avec plus de 30 ans d’expérience dans le domaine des soins aux arbres, les arboristes se feront un plaisir de répondre à toutes vos questions concernant les arbres.
Toutes les infos : woodtli-leuba.ch
En Suisse romande, les arboristes-grimpeurs se sont regroupés et ont créé il y a plus de 20 ans, l’Association Suisse de Soins aux Arbres (ASSA). Pour de plus amples informations, consultez le site assa.ch
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