Taille fruitière

Quand et comment tailler mon arbre fruitier ?

Comme tailler son arbre fruitier dans les règles de l’art ? Comment permettre une stimulation de mon arbre afin que celui-ci produise un maximum de bons fruits et qu’il reste en bonne santé ?

Temps de lecture : 4 minutes

Quand et comment tailler mon arbre fruitier ?

Suite à la taille de l’an dernier, votre arbre a fait une certaine quantité de pousses, pour la plupart verticales. D’abord, ces pousses seront supprimées. Puis, il faudra couper les quelques bois morts et également raccourcir l’extrémité de certaines branches. Oui mais quand ? Comment tailler pour obtenir plus de fruits ? Voyons cela de plus près …

 

Quand tailler votre arbre fruitier : en hiver

La période hivernale est propice à la taille fruitière. Les arbres à pépins pourront être entretenus à la fin de l’hiver (février/mars) et les arbres à noyaux se tailleront plutôt à l’automne (fin octobre/début novembre). Il n’est pas impératif que cette  notion de temporalité soit respectée à la lettre. Néanmoins, il convient de tailler les arbres en période de dormance. L’énergie déployée durant le printemps sera alors utilisée pour transformer les actuels jeunes bourgeons en bons et beaux fruits.

 

Avant de tailler : un bref récapitulatif 

Les arbres possèdent naturellement une dominance apicale. C’est-à-dire que leurs rameaux se développent vers le haut car ils recherchent volontairement la lumière. Le bourgeon, situé au bout de la branche (bourgeon terminal), donne la direction de la branche. Si ce dernier est coupé, le premier bourgeon secondaire (auxiliaire) deviendra alors le bourgeon leader. Il se développera alors de façon plus vigoureuse.

 

Il existe deux types de bourgeons à ne pas confondre :

  1. Les bourgeons à fleurs : les fleurs deviendront des fruits. Ils sont renflés et plus dodus.
  2. Les bourgeons à feuilles : les feuilles deviendront des tiges et de futures pousses. Ils sont souvent plus fins et plus pointus.

 

Il est facile de les distinguer lorsque tous deux éclosent :

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Dès lors, nous allons privilégier les bourgeons floraux et supprimer une partie des bourgeons végétatifs afin de favoriser la croissance des fruits plutôt que de la plante elle-même. Et oui, la taille fruitière dictera le comportement que doit adopter l’arbre. L’arbre s’acclimatera bien à son traitement, s’il n’y a pas de grosses coupes effectuées et que cette action est assurée à fréquence régulière.

Avec quoi tailler votre arbre fruitier ?

  • Un sécateur pour les branches de petit diamètre.
  • Une scie à main pour les branches de moyen diamètre (pas plus de 4-5cm de diamètre, sauf si la branche est complètement sèche).
  • Une échelle à double montée en A assurant une bonne stabilité.
  • Une bonne paire de gants afin d’éviter les blessures de coupe (histoire de couper les branches et pas ses doigts …)

 

Quelle coupe exécuter ?

La zone de coupe à même titre que l’angle adopté sont des notions essentielles de la taille, et ce indépendamment qu’elle soit fruitière ou non. Le diamètre de coupe ne doit jamais être supérieur à 4 cm ! Oui oui, vous avez bien lu, il convient de ne procéder qu’à des coupes de petits diamètres. Celles-ci permettront ainsi une meilleure compartimentation par l’arbre qui ne laissera pas d’agent pathogène coloniser le bois.

Comparti-quoi ? Compartimentation ! L’arbre n’est pas capable de recréer des tissus sur une zone blessée, comme les autres êtres vivants. Il isole les parties exposées ou atteintes par des agents pathogènes des parties saines. Nous aurons néanmoins l’occasion de reparler de ce comportement de défense dans un autre article.

 

Ou couper et avec quel angle de coupe ?

Une branche secondaire

Lors d’une coupe de branche près du tronc, il est important de préserver la ride (petite ligne dessinée au-dessus de la branche) et le collet (petit renflement sous la branche). En effet, ces deux zones constituent la limite entre les tissus de la branche et ceux du tronc. En les conservant, seule la branche est coupée et non pas une partie du tronc. La compartimentation est alors facilitée pour l’arbre.

Une branche principale

La section d’une branche principale se réalise avec un angle d’environ 30°, à quelques millimètres au-dessus d’un prolongement, d’un bourgeon ou d’une ramification latérale. Il représentent le futur de la branche. Il faut pas l’endommager !

Conseil d’un professionnel :
Attention ! Le diamètre de la ramification latérale doit être supérieur à 1/3 du diamètre de la branche sectionnée.

Petit exercice :

Exercez-vous à repérer la ride et le collet de branche afin de visualiser la zone de coupe. Puis, imaginez que vous couper un axe principal et sélectionnez un prolongement de diamètre supérieur à 30% du diamètre de la coupe.

 

Comment réussir sa taille fruitière en 3 étapes simples

Nous allons prendre branche par branche et répéter le même schéma :

 

Étape 1 : depuis le tronc

En premier lieu partez depuis le tronc. Supprimez toutes les réitérations verticales et trop vigoureuses de l’année précédente (gourmand) car celles-ci elles ne donneront pas de fruits. Dégagez avec parcimonie l’intérieur du houppier afin que le soleil puisse atteindre les fruits qui ne seraient pas en périphérie de la couronne.

 

Étape 2 : le long de la branche

Ensuite:

  • Coupez les branches mortes ou malades.
  • Supprimez les branches qui se frottent ou qui se croisent et garder celles qui sont orientées vers l’extérieur, les plus vigoureuses.

 

Étape 3 : au bout de la branche

Finissez par raccourcir quelque peu la branche principale en veillant à revenir sur un bourgeon (si possible à fleur) orienté vers l’extérieur. Ce bourgeon engendrera la suite de la branche.

Une fois la 3ème étape accomplie, passez à la branche suivante et reprenez à l’étape 1. Vous voyez, en fin de compte, ce n’est pas si compliqué !

Enfin, prenez du recul de temps à autre et contemplez votre arbre dans son entier ainsi que l’avancement de votre taille. Veillez à ce que sa nouvelle forme soit régulière, harmonieuse et esthétique. A vous de définir quelle forme vous souhaitez lui donner.

Conseil d’un professionnel 2 :

Inutile d’appliquer du mastic ou de la pâte cicatrisante ! Ne perdez ni votre temps ni votre argent. En outre, l’arbre est tout à fait capable de gérer les coupes que vous venez de réaliser.  L’arbre ne cicatrise pas comme vous et moi, il compartimente.

Une fois que chaque branche a été entretenue, l’arbre arborera une nouvelle forme. Les nouveaux bourgeons terminaux seront stimulés et la fructification sera alors optimale.

Lancez-

Nombreux sont les propriétaires qui hésitent à tailler eux-mêmes leurs arbres de petite taille. Beaucoup d’ouvrages spécialisés présentent cela comme une opération complexe. Il faut reconnaître que cela est vrai si vous souhaitez maîtriser toutes les subtilités. Par contre, si vous procédez à la taille de façon méthodique, comme décrite ci-dessus, et en ne faisant pas de grosses coupes, vous pouvez tout à fait y arriver. Et même si les premières années, vous ne sélectionnez par les bons bourgeons, votre arbre fruitier s’en remettra sans problème.

 

Conseil d’un professionnel 3 :

Si votre arbre fruitier a été négligé ou même abandonné quelques années de suite, je vous recommande de prendre contact avec un arboriste grimpeur spécialisé en soins aux arbres afin qu’il réalise la 1ère taille qui peut s’avérer plus fastidieuse.

Qu’est-ce qu’un arbroriste grimpeur spécialisé en soins aux arbre ? Découvre-le ici !

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