Mon arbre est-il dangereux ?

Même si les espaces verts deviennent des espaces construits, les arbres de nos villes et de nos parcs prennent de plus en plus d’importance. Bonne nouvelle, les citoyens sont très sensibles à leur sauvegarde. Vous, en tant que propriétaire d’arbres, que vous soyez une personne privée ou une collectivité, vous vous montrez curieux de l’état de santé de vos arbres. Les arbres s'en réjouissent !

Temps de lecture : 4 minutes

Mon arbre est-il dangereux ?

Comment savoir si mon arbre est dangereux ? Quelles sont les techniques et méthodes des professionnel.le.s ? Afin de répondre à un intérêt croissant et à la nécessité de prévenir tout risque de chute d’arbres, une nouvelle profession voit le jour, celle d’expert-arboriste.

 

L’arbre dans la forêt, pas de danger

Dans la nature, là où l’homme est allé chercher les arbres, il est normal que ceux-ci perdent leurs branches mortes ou que la couronne se rompe. Cela fait partie du cycle de la vie. L’arbre tombé permet à la lumière de pénétrer, et ainsi favorise la pousse de jeunes arbres. Le bois tombé au sol se dégrade et devient un humus bénéfique pour la santé de la forêt.

 

L’arbre dans les jardins et les parcs… attention

Dans les jardins, les parcs ou les avenues, les risques doivent être limités au maximum. Le propriétaire de l’arbre est responsable des dégâts que celui-ci pourrait occasionner en cas de rupture totale ou partielle. Il est donc important de l’entretenir afin d’éviter un quelconque danger.

 

L’inspection de l’arbre par un expert-arboriste

L’arboriste grimpeur parvient bien souvent à sécuriser l’arbre en procédant à une taille d’entretien et éventuellement à la pose de haubans. Il arrive cependant que l’arbre doive être soumis à une expertise sanitaire et de sécurité, en raison de sa situation et de son état. Il nécessite alors l’intervention de l’expert-arboriste. Dans un premier temps, celui-ci détermine l’état physiologique de l’arbre. En observant la couronne, les pousses terminales et le feuillage, il évalue sa vitalité. Ensuite, l’expert procède à une analyse des risques mécaniques. En effet, un arbre ayant une très bonne vitalité et ne montrant pas de défaut apparent peut parfois présenter des dommages internes susceptibles d’en faire un danger.
Il existe différents moyens de connaître l’état mécanique d’un arbre, dont la tomographie et le test à la traction.

 

Technique : la tomographie

La tomographie est la technique la moins invasive et dommageable pour l’arbre. L’expert-arboriste se sert d’un appareil permettant de connaître l’état du bois sans avoir à procéder à la prise d’échantillon, grâce à des ondes sonores et électriques qui traversent le tronc. L’image interne est ensuite représentée sous la forme d’un graphique coloré. L’expert analyse minutieusement les résultats qui seront cumulés à ses observations préalables afin d’établir un diagnostic.

 

Technique : le test à traction

Lorsqu’il s’agit de déterminer si l’assise racinaire est suffisante et si sa santé permet de maintenir l’arbre sur pied, l’expert procède à un test à traction le tomographe ne pouvant pas être utilisé en profondeur. Des capteurs sont alors installés sur le tronc et sur la base de l’arbre. De fortes contraintes telles que des rafales de vent sont simulées en tirant sur l’arbre à l’aide d’un câble en acier et d’un tirefort. Un logiciel permet d’analyser les résultats relevés et renseigne sur la résistance de l’arbre. A l’issue de l’analyse, l’expert-arboriste propose les soins appropriés ou préconise l’abattage en cas de nécessité.

Face au besoin croissant de végétation dans une ville toujours plus bétonnée et dans une société qui aspire à une vie « sans risque », le métier d’expert-arboriste est en plein essor. En effet, une très bonne connaissance de la biologie des arbres et une parfaite maîtrise des outils d’expertise permet d’assurer la sécurité des espaces verts. Cependant, il subsiste une part de risque lié à l’imprévisibilité de la nature et aux limites de la technologie. L’expert-arboriste est donc amené à faire face à de nombreux challenges.

Inspirez-vous d’une technique d’expert reconnue mondialement pour diagnostiquer votre arbre !

 

Méthode : l’inspection visuelle de l’arbre selon Prof. Dr. Claus Mattheck

La méthode VTA est une méthode reconnue à l’échelle internationale pour l’inspection des arbres. Cette méthode permet l’analyse du langage du corps et de la mécanique des arbres. Les symptômes et défauts externes sont identifiés et inspectés. Les dégâts internes sont analysés et évalués afin de mesurer les risques de rupture. De cette analyse découleront des investigations plus approfondies si nécessaire afin d’aboutir à une conclusion impartiale. S’en suivra une recommandation de soins ou l’éventuel abattage de l’arbre afin de minimiser les risques pour les cibles potentielles.
L’expert divisera l’arbre en plusieurs zones et analysera chaque zone séparément:
Les étapes partielles du procédé VTA:

Schéma de l'arbre selon la méthode VTA

Schéma de l’arbre selon la méthode VTA

  1. L’inspection pour détecter les symptômes :

  • L’apparence extérieure de l’écorce
  • Le langage du corps des arbres
  • Des défauts de croissance
  • La couronne, la pousse annuelle et les feuilles (vitalité)
  • La fructification de champignon lignivore
  • L’environnement local de l’arbre

 2. Confirmation des défauts inspectés et de mesures de ces derniers :

  • Inspection de l’état interne de l’arbre par tomographies PICUS sonique et électrique
  • Dégagement non invasif et inspection du système racinaire par pulvérisation d’air comprimé AIR SPADE
  • Autres moyens d’investigations

  3. Évaluation du défaut en utilisant les moyens vu précédemment

  4. La détermination de nouvelles actions

 

Avantages de la méthode VTA

La méthode VTA se concentre sur la compréhension visuelle du langage du corps des arbres. Les différents moyens d’investigation et techniques de mesure ne sont censés que confirmer et évaluer les défauts détectés.

 

Le regard du professionnel

Celui qui connaît le langage du corps des arbres sera en mesure de faire la distinction entre les arbres qui présentent un réel danger et ceux qui en présentent moins. Cette méthode permet la sauvegarde de notre patrimoine arboré et augmente la sécurité des cibles potentielles.

Cette méthode permet la distinction entre les accidents prévisibles et imprévisibles, elle apporte sa contribution lors de litiges légaux. Les réclamations de responsabilité fondées peuvent être acceptées et celles non fondées peuvent être rejetées.

Par conséquent, la méthode VTA est ni pro-arbre, ni anti-arbre. En cas d’avarie, ce procédé permet d’obtenir une décision appropriée et impartiale.

Check liste de la bonne analyse de l’arbre selon la méthode reconnue (à suivre).

Sources : VTA : Mattheck, C. 2007. Guide pour l’analyse visuelle de l’arbre, révisée. Field guide for visual tree assessment updated. 170p. Forschungszentrum Karlsruhe GmbH. ISBN 978-3-923704-590.

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