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Les arbres, ces êtres vivants

Les arbres sont des êtres vivants, ils méritent donc d’être pris en considération en tant que tels ! Les arbres respirent et grandissent. Ils possèdent des besoins, en nutriments, en eau, en air mais également en terme d’espace pour leurs branches et pour leurs racines.

Temps de lecture : 9 minutes

Ces notions, bien que fondamentales, sont souvent mises de côté. Dès lors, je vous invite à changer de regard sur ceux qui nous entourent sans que l’on n’y prête attention, j’ai nommé ; les arbres.

Un être vivant réagit à ce qu’on lui inflige. Par conséquent, si l’on supprime une trop grande partie de ses branches ou que l’on blesse ou sectionne ses branches, l’arbre va automatiquement réagir. Une multitude d’actions vont alors être entreprises afin de rester en vie.

Vouloir survivre face à des attaques extérieures nécessite de riposter avec force. Lorsque de grandes blessures sont infligées aux branches, au tronc ou aux racines, l’arbre devra chercher des solutions pour rester en vie. Imaginez une vie durant laquelle vous luttez contre les coups et blessures d’un être «dominant». Cela impliquerait de devoir trouver au plus profond de vous, les ressources nécessaires pour résister et vous maintenir en vie.

Notre regard d’être humain se doit de changer. Il est temps que nos réflexions évoluent et que nos actions visent à améliorer la vie des arbres plutôt que de mettre leurs vies en péril.

Rappelez-vous que nous avons mutuellement besoin les uns des l’autres.

Les arbres en général, mais tout particulièrement les arbres de parc, de jardin ou encore d’avenue, doivent faire face à une multitude de problématiques.

Les arbres et le réchauffement climatique

Les essences appréciant la fraîcheur et une certaine humidité ont de plus en plus de mal à supporter les périodes chaudes et sèches. D’autant plus, si elles sont installées en milieu urbain où la réverbération des revêtements du sol et des immeubles accentuent encore plus la chaleur. Ainsi les bouleaux, les hêtres, les sequoias entre autres, s’affaiblissement au fil des ans. Ils deviennent vulnérables face à des parasites de faiblesse qui vont entraîner leur dépérissement.

La venue régulière de nouveaux parasites

La mondialisation et les transports intercontinentaux permettent à des insectes, des champignons et des bactéries de découvrir de nouveaux environnements dans lesquels les arbres et les plantes ne sont pas préparés et n’ont pas développé de défense.

Depuis le milieu du 20ème siècle, les listes s’allongent de manière non exhaustives :

 

Les champignons et bactéries

Graphiose de l’orme, chancre coloré du platane, chancre de l’écorce du châtaignier, plus récemment le flétrissement du frêne etc.

graphiose de l'orme
Flétrissement de frêne

 

Les insectes

Pyrale du buis, capricorne asiatique, mineuse du marronnier, cynips du châtaignier, chenilles processionnaires des pins et des chênes…

Il est possible de lutter contre certains parasites. Pour d’autres, nous ne pouvons que constater les dégâts causés et tâcher de freiner au mieux leur expansion.

Pyrale du buis
mineuse_du_marronnier
Processionnaire du pin
Processionnaire du chêne

 

L’arbre urbain

Abordons maintenant la cause principale de la disparition d’une grande quantité d’arbres en milieu urbain soit « la densification des constructions ». On ne dénombre plus la quantité d’arbres abattus ces dernières années, dans de beaux parcs, pour faire place à des immeubles le plus souvent luxueux qui laissent bien peu d’espaces à de nouvelles plantations. Les palmiers et les oliviers sur les grandes terrasses sont dès lors une bien maigre consolation.

Il est regrettable que si peu de projets prennent en considération la conservation des grands arbres qui pourrait constituer une véritable aubaine pour les nouveaux arrivants.

J’accuse, à titre personnel, les règlements bien trop souvent laxistes en lien avec la protection des arbres, encore plus lorsqu’il s’agit d’implanter des immeubles de luxe susceptibles d’attirer de « bons » contribuables ! Il est de notre devoir de porter de l’attention aux arbres.

 

Le manque d’attention porté à l’arbre

Bien que l’arbre soit l’élément du jardin le plus imposant, le plus lent à se développer et le plus onéreux pour son propriétaire, il est souvent l’individu à qui on accorde le moins d’attention. D’où vient cette tendance et comment est-il possible de changer les mœurs ?

Occupant le plus souvent le rôle principal des coins de verdure urbains, ceux que l’on prend souvent pour du mobilier plutôt que pour des êtres vivants à part entière, pourraient tout à fait se vexer du peu de considération accordée à leur égard.

Attentifs depuis toujours au bien-être des arbres (hé oui, cela semble être inscrit dans nos gènes au sein de notre famille) nous observons fréquemment, en début de chaudes matinées de juillet/août, des employé-e-s aux services des villes ou des privés passionnés, qui arrosent leurs végétaux. Alors quoi, me direz-vous ? Excellent réflexe que d’arroser lors de période de sécheresse !

Soit. Mais qu’arrosent-ils? Rares sont les fois où le jet d’eau salvateur est dirigé vers une plante ligneuse. L’arbre est-il moins dommage ? Sûrement pas. Est-il apte à se débrouiller seul ? Non. Si vos arrangements extérieurs ont soif, il en va véritablement de même pour toute la flore de la plus petite plantule au plus grand chêne.

Au fil des années, nous avons cherché à maintenir ce regard critique envers l’être humain et son manque de connaissances, non assumé. Force est de constater avec désarroi que d’autres exemples du même type sautent aux yeux :

 

Sur les chantiers des construction

Lors de chantiers de construction par exemple, lorsque d’une part, le manque de réflexion face à la place que devrait occuper l’arbre (pour sa couronne, encore pire, pour ses racines). Ou d’autre part, lors de transformations, lorsqu’il y a un manque de volonté pour intégrer les grands végétaux déjà présents à la construction

Chantier de construction
chantier de construction
chantier de construction

Dans les journeaux

Les différents articles dans les journaux : les gens crient souvent au scandale lorsque par malheur, un arbre tombe écrasant ainsi tout sur son passage. Souvent victime d’un doux mélange entre bêtise humaine, maladie ou ravageur et conditions météorologiques particulières, l’arbre succombe et la presse relate avec ferveur les différentes maladies de l’arbre. Bien que très approximative, je ne me prononcerai pas sur de justesse des lignes rédigées mais plutôt sur ma volonté de changer le regard des hommes.

Malheureusement, trop peu de revues mettent en lumière la beauté ou la sauvegarde de tel ou tel arbre !

L’arbre devrait être médiatisé et reconnu de son vivant pour ses valeurs. Très pragmatiquement :

  • Ornementales
  • Esthétiques
  • Ecologiques

Ou alors de façon plus chimérique :

profiter de l’ombre, du calme, des animaux qui y vivent, de l’apaisement, de l’émerveillement, des rappels à l’enfance… un arbre devient une assise émotionnelle, un endroit de refuge et devrait mériter notre attention.

Quels sont les rôles de l’arbre en ville ?

Les arbres possèdent non seulement un rôle écologique mais également thérapeutique, esthétique et rempli des fonctions de confort, de sécurité et une place dans l’économie !

Je m’explique : dans nos parcs et jardins, les arbres se présentent sous diverses formes et aménagements tels que l’arbre isolé, aligné, groupé, ou encore le bosquet boisé. Les arbres isolés ou en alignement jouent un rôle dans le fonctionnement écologique de proximité. Les arbres en groupements sont en quelque sorte des réservoirs de biodiversité et d’habitats pour la faune et la flore, capables de vivre proche des êtres humains, et qui assurent de surcroît une protection naturelle contre certains risques naturels (glissement de terrain, inondation, pollution, vent, etc.). Les arbres et petits coins de forêts en milieu urbain possèdent différentes fonctions importantes pour le bien-être de la ville et de ses habitants.

Voici les avantages pour l’homme d’être entouré d’arbres : 

 

Purification de l’air

Les arbres purifient l’air en absorbant le CO2 et d’autres gaz polluants tout en produisant de l’oxygène. Les arbres de ville peuvent aussi intercepter les particules fines en suspension dans l’air.

Diminution de la température

Les arbres diminuent les températures ambiantes des centres villes et favorisent une meilleure ventilation. Un arbre mature est capable d’absorber une importante quantité d’eau dans le sol pour ensuite la rejeter dans l’air sous forme de vapeur d’eau. Les zones à forte densité en arbres sont ainsi responsables de microclimats plus confortables. Les arbres persistants plantés au Nord des habitations réduisent le refroidissement hivernal causé par la bise. Tandis que les feuillus établis côté Sud des habitations, réduisent le réchauffement estival causé par les rayons du soleil, tout en permettant le réchauffement de ces mêmes maisons en hiver en raison de l’absence de feuilles.

Contrôle du sol et de l’eau

Les arbres bonifient et maintiennent la structure du sol. Les systèmes racinaires limitent les risques d’érosion. L’interception de l’eau de pluie par le feuillage favorise son infiltration dans le sol et diminue le ruissellement, ce qui réduit les risques d’inondation.

Maintien de la biodiversité

Les espaces boisés maintiennent une certaine biodiversité dans les villes. Ils soutiennent une variété d’espèces végétales et animales en leur offrant abri, protection et nourriture. La disparition d’une seule espèce végétale peut entraîner à elle seule, l’extinction d’une trentaine d’espèces animales.

Santé physique et psychologique

Les espaces verts améliorent de façon tangible la santé des citadins en procurant des lieux pour pratiquer des activités, sportives notamment, à l’abri du stress. Il a été démontré que la présence d’arbres accélère le rétablissement des patients hospitalisés ou fragilisés. Les espaces boisés ont des effets thérapeutiques, notamment en diminuant les troubles respiratoires. La présence d’arbres réduit de plus les problèmes de santé liés aux rayons du soleil, comme le cancer de la peau par exemple.

Socialisation et sensibilisation

Les arbres facilitent les relations humaines en offrant des lieux de rencontre et d’activité. Les arbres contribuent à renforcer le sentiment d’appartenance des citoyens envers un secteur ou une ville. Cela est perceptible surtout lorsqu’il s’agit d’abattage d’arbres en ville. Certaines activités, comme la plantation d’arbres, peuvent contribuer à des formes de consolidation communautaire et même de chantiers de réinsertion sociale. Les arbres et les forêts urbaines peuvent être une source de découvertes et d’observations de la nature.

Esthétique

Les arbres contribuent largement à la qualité esthétique des villes et agissent comme éléments distinctifs de design et de structure architecturale, permettant ainsi d’articuler et de définir l’espace. Les arbres et buissons contribuent à accroître l’intimité des lieux. Certains arbres selon leurs caractéristiques auront un fort pouvoir attractif pour certains contemplateurs ainsi que pour la population en général. La végétation sert à moduler le point de vue de l’observateur d’une scène particulière en mettant l’accent sur certains aspects du paysage par rapport à d’autres. Les arbres contribuent à l’amélioration de l’ambiance règnant dans un milieu urbain.

Valeur foncière

La présence d’arbres sur une propriété peut augmenter la valeur foncière de celle-ci.

Tourisme

Les villes riches en végétation (parcs, boisés et arbres urbains) deviennent plus attractives. Pensez aux grands parcs connus tels que le Central Park à New York, le Parc Güell à Barcelone, le Parc du Retiro à Madrid, le Jardin du Luxembourg à Paris, ou encore le parc St- James à Londres. Au-delà des fonctions et des avantages que procurent les arbres en milieu urbain, la présence de ces espaces de verdure contribue de façon directe au développement durable des villes. L’ensemble des avantages qu’ils procurent soutient le développement durable, mais surtout permet de développer des stratégies qui atténuent les problématiques environnementales et sociales.

Alors, qu’attendons-nous pour planter des arbres ?

 

Le malheur des uns fait le bonheur des autres

Les arbres en ville, bien que possédant bon nombre d’avantages, possèdent également une part d’ombres dont nous allons discuter.

Selon vous, était-ce une bonne idée d’avoir importé des arbres dans nos milieux urbains ? A l’unanimité, nous souhaiterions répondre oui. Mais êtes-vous conscient des désavantages pour un arbre d’être forcé à s’établir dans nos rues ? Il est important de souligner qu’il souffre du manque d’eau et des fortes chaleurs durant l’été, qu’il endure un dérèglement durant la période de chute des feuilles en automne, et qu’il est stressé par l’apport de sel lors des déneigements en hiver. Il est également la cible d’une multitude d’agents pathogènes en tout genre durant le printemps.

Nous avons passé en revue ensemble les principaux avantages pour l’homme d’avoir déraciné les arbres de leur forêt natale ainsi que les désavantages pour les arbres à se retrouver emprisonnés dans un milieu urbain.

 

En résumé, les dix désavantages pour l’arbre évoluant en ville :

  1. Zones de plantation et de développement racinaire restreintes
  2. Blessures physiques à répétition causées par l’être humain (aux racines en sur- face, le long du tronc ou encore la casse de branches)
  3. Manque de place pour la couronne et donc la taille de maintien fréquente
  4. Tassement du sol, créé non-seulement par les véhicules mais aussi par le simple piétinement répétitif
  5. Épandage abusif de sel de déneigement
  6. Pollution dans l’air mais également dans le sol
  7. Manque d’eau
  8. Présence de lumière artificielle la nuit
  9. Manque de biodiversité
  10. Susceptibilité accrue d’être victime de pathogènes, maladies ou champignons.

Si certains de ces problèmes semble parfois être mineurs ou inévitables, telle que la pollution lumineuse, d’autres désavantages, sont, selon moi, majeurs et peuvent être minimisés.

Lors de la planification du projet de plantation, certains point méritent d’être pris en considération.

  1. La question principale consiste à connaître la place disponible pour le futur arbre et surtout quel espace sera nécessaire pour que ce dernier se développe convenablement.
  2. Viendra ensuite la sélection de l’essence qui devra également être choisie selon le lieu, les contraintes ainsi que les cibles.
 

De ces actions découlent le mode d’entretien et de conduite de l’arbre tout au long de sa vie.

En amenant ces réflexions qui semblent simples et en adoptant de bons réflexes, la longueur de la liste des problèmes que rencontrent les arbres en ville pourrait être revue à la baisse.

Voici les mesures de l’Union les recommandations pour la protection des arbres de l’Union suisse des Services des Parcs et Promenade

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