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Les arbres, l’Homme et la taille des arbres
Les arbres existent sur terre depuis bien plus longtemps que l’Homme. Ils ne nous ont pas attendus pour se développer et se multiplier. Si l’arbre « doit » être taillé, c’est parce que l’Homme moderne l’a importé de la forêt, déraciné de son lieu de vie naturel. Nous l’avons imbriqué dans nos jardins, dans nos parcs et le long de nos avenues, comme une vulgaire pièce d’un puzzle, en lui dictant sa forme et en impactant fortement son développement naturel.
Mais avant que l’arbre tombe sous le joug de l’Homme, il n’avait jamais été maltraité. C’est uniquement la proximité de l’arbre avec des cibles qui ont une valeur financière ou émotionnelle et le risque de casse qui font que l’arbre est entretenu. Par ailleurs, les propriétaires se demandent souvent s’il est nécessaire d’intervenir. Alors voyons ensemble pourquoi et comment tailler les plus grands êtres vivants de la planète avec les soins et le respect adéquats !
Les deux types principaux de taille d’arbres d’ornement
- Les arbres taillé en forme architecturée, qui sont maintenus dans une forme stricte par une taille faite chaque année ou au plus tous les deux à trois ans. Citons en exemple les alignements sur les quais ou les avenues de nombreuses villes de Suisse romande.
- Les arbres à forme (semi-)libre, qui sont laissés à leur développement naturel, leur couronne présentant les caractéristiques de leur espèce.
Les arbres à forme architecturée feront l’objet d’un autre article, probablement cet hiver.
Comment intervenir sur les arbres à port libre ?
Si certaines tailles sont parfois nécessaires, avant chaque intervention, il est essentiel de définir les buts recherchés et de quelle manière non dommageable pour l’arbre, ces buts peuvent être atteints.
A chaque arbre, à chaque situation, à chaque risque, son type de taille !
Coupe des bois morts et suppression des défauts
Prévenir la chute de petite(s) branche(s) : la coupe des bois morts et des branches présentant des défauts.
Il s’agit d’un nettoyage rapide du houppier par suppression des branches sans avenir, présentant un risque de chute ou de casse. La couronne sera aérée. Cela améliore également l’aspect esthétique de l’arbre.


La taille de réduction légère
Faire cohabiter l’arbre avec son environnement : la taille de contrôle des dimensions par réduction légère.
En plus d’une taille des bois morts et des défauts, il peut être nécessaire, selon les cas, d’opter pour une taille de réduction si l’arbre est proche de cible(s), comme un bâtiment. Le praticien réduira alors les branches dans leurs longueurs. L’angle, l’endroit et le diamètre de la coupe sont des éléments primordiaux. Cela permettra de garder l’aspect esthétique naturel de l’arbre tout en évitant les contacts avec le bâtiment.
La taille d’allègement
Prévenir les dégâts de casse par la taille d’allègement :
Durant cette intervention, les branches sont allégées par une taille de sélection. Dans une grande partie des cas, il n’est pas nécessaire de raccourcir la branche, un allègement par dédoublement des sous-branches est suffisant.
Lors de cette intervention, pour des essences fragiles dites « à risques » telles que certains peupliers ou saules, une réduction légère des branches trop longues est également à envisager.
Quelques exemples de taille, avant-après
Avant
Après
Avant
Après
Avant
Après
Avant
Après
Avant
Après
Avant
Après
A quelle fréquence ?
La fréquence des entretiens varie d’une essence à l’autre. Si certaines essences tendent à nécessiter moins de soins (hêtre, platane, charme, ginkgo, érable, liquidambar), d’autres, comme les cèdres, les pins, les peupliers, demandent des interventions plus récurrentes.
- Hêtre, platane, charme, ginkgo, érable, liquidambar : une intervention tous les 5-7 ans
- Cèdres, pins, peupliers, bouleaux, saules : une intervention tous les 3-5 ans
Cette différence est due non seulement à la qualité du bois mais également à la façon qu’ont ces arbres de concevoir leur couronne, leur architecture. Les cèdres tendent à faire pousser leurs branches en plateaux horizontaux, ce qui génère rapidement de longues branches en porte-à-faux et des tensions dans les branches et aux insertions. Si une neige lourde ou de forts vents viennent s’ajouter à cela, le risque de casse augmente grandement. La casse d’une telle branche peut générer de gros dégâts sur les cibles avoisinantes et avoir des répercussions sur la vitalité ainsi que la pérennité de l’arbre.
Quand tailler ?
Les arbres à forme libre peuvent être taillés lors de la saison morte et également après la formation complète des feuilles. On parle alors de taille au vert.
Les 2 périodes à éviter
- Au débourrement (variable selon le lieu et l’essence) l’arbre active alors ses réserves, il n’est pas encore actif.
- A la chute des feuilles, l’arbre conditionne alors ses réserves, les glucides migrent du feuillage vers les zones de stockage.
La période de taille est un point important mais bien plus important encore est le mode de taille. Même faites à la bonne période, des coupes de gros diamètre ne pourront pas être compartimentées. La taille douce et raisonnée est l’unique moyen d’entretenir les arbres sans occasionner de traumatismes néfastes à leur santé.
Les atouts d’une taille estivale
- Meilleure réaction des arbres aux blessures provoquées par la taille (compartimentation)
- Meilleure fermeture des plaies
- Rapide reconstitution des réserves d’énergie grâce à la photosynthèse du feuillage
- Faible formation de rejets lors de taille douce
Les atouts d’une taille hivernale
- Bonnes conditions de visibilité pour les travailleurs
- Moment creux dans le calendrier des travaux de jardin
- Certains pathogènes ont une activité ralentie par le froid. Par exemple, c’est la seule période pour tailler les platanes dans les régions où ils sont victimes du chancre coloré
- Seule période pour les tailles architecturées et fruitières (coupe de tous les rejets)
Attention danger !
Les arbres à forme libre peuvent atteindre de grandes dimensions. Les branches à tailler sont souvent situées à des hauteurs élevées. Ce travail peut être dangereux, il devrait être réservé aux spécialistes capables d’évoluer dans les couronnes des arbres en toute sécurité. Grâce à l’utilisation de cordes et harnais les spécialistes n’ont aucun problème à se déplacer dans toute la couronne de l’arbre. Mais attention ! Cela n’est pas à la portée de n’importe qui. Certains jardiniers amateurs ou mauvais professionnels ne se rendent pas compte des risques qu’ils prennent !
En matière de taille, le dicton « dans le doute abstiens-toi » est particulièrement bien adapté.
Comme dit plus haut : chaque coupe doit être motivée et avoir sa raison d’être. Les arbres ne demandent pas à être taillés, il faut bien définir le but recherché et les conséquences de la coupe éventuelle pour la santé de l’arbre.
S’instruire par les livres
La littérature consacrée au jardinage ne parle que trop peu de la façon qu’ont les arbres de réagir aux blessures de taille ou aux autres dégâts naturels.
Un ouvrage en français fait référence dans le monde de l’arboriculture ornementale, il est indispensable pour chaque professionnel mais également permettra à chaque amateur soucieux de la santé de ses arbres, d’intervenir de façon réfléchie et appropriée.
Il s’appelle : « La taille des arbres d’ornement, du pourquoi au comment », écrit par Christophe Drénou, édité par l’institut pour le développement forestier (IDF).
Lorsque l’on voit la façon dont certaines personnes se prétendant professionnels et spécialisés, taillent les arbres de leurs clients, on doit se rendre à l’évidence…Tout le monde ne prend pas le temps de s’intéresser à la biologie des arbres.
Avant de confier des arbres à de tels ignorants, mettez-vous à la place de vos arbres : seriez-vous d’accord de vous faire opérer par des pseudo-chirurgiens n’ayant aucune idée de l’anatomie humaine ?

Amis des arbres, arboriste-grimpeur, une jeune profession
Comment intervenir sur les grands arbres d’ornement ?
Il n’est pas toujours facile d’atteindre les branches devant être taillées. Les échelles montrent vite leurs limites lorsqu’il s’agit de travailler sur de grands arbres. Les camions-nacelles peuvent être utiles, mais les accès dans les jardins et les parcs sont souvent difficiles. De plus, la couronne des arbres est quelques fois trop dense, la nacelle n’arrive pas à se frayer un chemin parmi les branches.
Le matériel
Inspiré des techniques de spéléologie et d’escalade, le tree-climbing (grimper à l’arbre) a été introduit en Suisse il y a 35 ans. S’améliorant au fil du temps, le matériel à disposition des arboristes est maintenant pratique, sûr et adapté à cette nouvelle profession.
Avec une bonne expérience, un arboriste-grimpeur peut évoluer en toute sécurité dans la totalité de la couronne d’un arbre. Il peut ainsi couper les branches là où elles doivent être coupées.







Le métier d’arboriste-grimpeur
L’intervention dans des grands arbres à l’aide de cordes demande des qualités bien spécifiques. C’est un travail d’équipe où chacun doit être capable d’aider l’autre. Évoluer dans les arbres demande une bonne connaissance technique et également une bonne condition physique. Mais si l’arboriste-grimpeur doit avoir la condition physique d’un sportif de haut niveau, il doit également avoir la fibre d’un artiste. Il se doit d’avoir une grande sensibilité envers les arbres, les comprendre, connaître leurs spécificités et leur biologie.
En outre, il doit être à même de se déplacer dans toute la couronne de l’arbre. Il doit pouvoir atteindre toutes les branches et grimper jusqu’aux extrémités de chacune d’elles sans les casser et sans tomber.
Toutes ces exigences font qu’arboriste-grimpeur est bel et bien un métier à part entière. Les techniques des arboristes-grimpeurs ne sont pas à la portée de n’importe quel amateur. Pratiquant des tailles douces, l’arboriste-grimpeur utilise le plus souvent des scies bien affutées. La coupe est plus propre et précise qu’avec une tronçonneuse et tout aussi rapide.
Lors de l’enlèvement de gros bois morts, ou lors d’abattages par segments, la tronçonneuse est utilisée, le grimpeur portera dans ce cas les habits de protection adéquats.
En résumé, avant de tailler un arbre, il faut se poser les questions suivantes :
- Faut-il vraiment le tailler ? Quel est le but de la taille ?
- Comment tailler pour ne pas endommager l’arbre ?
- Ai-je les connaissances et les aptitudes pour atteindre le but recherché ?
- Ai-je les moyens techniques pour faire ce travail en toute sécurité ?
Besoin d’informations ou d’aide ?
Le blog L’arbre m’a dit… vous propose d’entrer en contact avec l’entreprise spécialisée Woodtli+Leuba SA. Avec plus de 30 ans d’expérience dans le domaine des soins aux arbres, les arboristes se feront un plaisir de répondre à toutes vos questions concernant les arbres.
Toutes les infos : woodtli-leuba.ch
En Suisse romande, les arboristes-grimpeurs se sont regroupés et ont créé il y a plus de 20 ans, l’Association Suisse de Soins aux Arbres (ASSA). Pour de plus amples informations, consultez le site assa.ch