Comment connaître l’âge d’un arbre ?
En comparaison avec la vie des hommes, les arbres vivent beaucoup, beaucoup, plus longtemps. Il est certain que les arbres les plus vieux sont plusieurs fois millénaires ! Mais alors comment connaitre l’âge d’un arbre ? Quelles sont les meilleures méthodes ?
Les records
L’identité de l’arbre le plus vieux est très difficile à garantir. Néanmoins, en Europe, c’est le pin d’Heldreich italien surnommé « Italus » qui détient le record. En tant qu’arbre individuel et pas clonal, son âge est estimé à 1230 ans. Ces calculs estimatifs sont généralement réalisés au carbone 14 ou par dendrochronologie. Il s’agit d’une méthode scientifique basée sur le nombre et l’analyse morphologique des anneaux de croissance des arbre, inventée par A.E. Douglass, Université d’Arizona).
Le plus vieil arbre (non clonal encore une fois) du monde est probablement plus âgé que les pyramides soit 4789 ans. Mathusalem de son prénom, est un pin (Pinus longaeva) , bien caché dans une zone aride de la Californie à 3000 mètres d’altitude. A savoir que nombreux arbres peuvent prétendre à cette 1ère place et aucune investigation scientifique n’a été menée, pour le moment…
Si les records vous intéressent, laissez-moi un commentaire et je rédigerai un article spécial records.
Les Méthodes
Tout le monde ou presque connaît la façon la plus simple et fiable de calculer l’âge d’un arbre. Il suffit de compter les cernes du bois, après son abattage. En schématisant, on peut dire que le cercle clair est la période de croissance, donc printemps-été. Et que l’anneau foncé représente la période automnale-hivernale.
A vos marques, prêt, comptez!
Mais quelles solutions s’offrent à nous si l’arbre est en vie?
Une autre manière précise de connaître l’âge d’un arbre est de déterminer sa date de plantation. Cependant, il faudra ajouter une petite dizaine d’années à ce chiffre si l’arbre provient d’une pépinière. Demander aux anciens du quartier, retrouver de vieilles photographies, des plans ou connaître l’âge des bâtiments, de la rue ou du parc, sont des solutions qui s’offrent au détective chercheur d’âge.
Estimer l’âge de l’arbre
L’arbre le plus gros est le plus vieux ; même si cela semble logique, ce n’est pas toujours le cas. En effet, nombreux sont les paramètres qui viendront, tout au long de la vie de l’arbre, influencer voire perturber sa croissance.
Voici une liste non-exhaustive d’éléments qui peuvent interférer avec le développement de l’arbre:
- L’essence
- La vitesse de croissance
- Le climat
- Les conditions du sol
- La façon dont il a été planté
- Les quantités d’eau et de lumière
- Les différentes tailles
A savoir que les travaux à proximité des racines ont un réel impact négatif sur la croissance de l’arbre qui peut alors stagner plusieurs années de suite.
Il est possible d’estimer l’âge d’un arbre en multipliant le diamètre de l’arbre par un nombre facteur. Ce nombre varie selon l’essence du sujet. Il existe une multitude de chiffres, de coefficients et de résultats sur internet. Les chiffres qui suivent sont issu de mes observations, voilà 10 ans déjà que je soigne les arbres (à propos de moi).
Calculer l’âge de l’arbre
Mesurer la circonférence du tronc en centimètres à 1,40 m du sol
Diviser cette longueur par 3,14.
Multiplier le résultat obtenu par un coefficient compris entre 1,5 (pour les arbres à forte croissance) et 3 (pour les arbres à croissance plus lente). Un coefficient de 2,5 est une bonne moyenne.
Quelques exemples de moyenne de coefficient d’essences :
- 1,5 : érable argenté, orme, peuplier, saule
- 2 : bouleau, fruitier, pin sylvestre, pin noir, frêne, érable rouge, tilleul
- 2,5 :épicéa, mélèze, hêtre, frêne, érable
- 3 : chêne, châtaigner, charme, platane
Attention ! Cette estimation est risquée car, selon les stress encourus, l’arbre peut s’abstenir de grandir pendant un ou deux ans. Le temps de reprendre des forces, ou de se remettre d’une taille sévère par exemple.
La technique des spécialistes : déterminer le stade de développement
Chez l’Homme, aucun problème: à 5 ans vous êtes un enfant, à 16 ans, adolescent et à 60 ans vous entrez dans le troisième âge. Par conséquence, il est facile de reconnaître que le stade de développement car il est directement lié à l’âge. Pour l’arbre, ce sera son architecture et plus particulièrement la quantité d’insertions entre les branches charpentières qui détermineront son stade de développement.
La plupart des essences de feuillus et quelques résineux construisent leurs couronnes par réitération de l’unité architecturale. Donc, une bonne façon de connaître le stade de développement est de compter les différentes fourches maîtresses successives.
- S’il n’y a pas de réitération, le houppier n’est pas encore constitué: l’arbre est jeune.
- De 1 à 4 séries de réitérations, l’arbre est en pleine exploration de l’espace et se développe, on dit qu’il est adulte.
- De 5 à 10, l’arbre atteint sa taille de houppier maximale, on dit alors qu’il est mature.
- Enfin, au-delà de 10, l’arbre entre dans le stade dit sénescent. Malheureusement, pour des questions de gestion des risques, rares sont les arbres à franchir le stade mature dans nos parcs et nos jardins.
En conclusion, les techniques d’estimation sont variées. De toute évidence, cela montre bien l’intérêt des hommes à connaître l’âge des arbres.
Mais est-ce que cette notion est véritablement comprise par ces curieux ? Et plus important encore, qu’est-ce que cette représentation de l’âge signifie pour l’arbre ? Est-ce que pour lui le temps passe à la même vitesse ?
Une question, une remarque? Alors n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires.